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Lutter contre la chenille processionnaire du chêne
La processionnaire du chêne est une chenille parasite néfaste pour les arbres, mais aussi pour les hommes. C’est pour cette raison qu’elle a attiré l’attention de l’ONF (office national des Forêts) et de l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique). Ensemble, ils mettent en place des programmes de désinfection des forêts de chêne. Ils organisent également des études pour trouver la meilleure méthode pour contrôler la reproduction des processionnaires du chêne. Tout commence par la connaissance de l’insecte et de son environnement. Découvrez comment lutter efficacement contre les chenilles processionnaires du chêne.
La processionnaire du chêne est une chenille parasite qui a élu comme domicile l’arbre du même nom. Ils habitent en colonie et se nourrissent des feuilles et des bourgeons de leur hôte. Ce mode de vie invasif entraîne la défoliation, ce qui fragilise le chêne. Ainsi, l’arbre est plus sensible face aux agressions des parasites, mais également par rapport aux aléas thermique et hydrophile. Aussi, la croissance du chêne se voit ralentir.
L’homme est une cible vulnérable de ces chenilles dans les forêts. En effet, les poils de la processionnaire du chêne s’envolent et se propagent dans les airs durant les périodes de forts vents. Or, ces poils urticants sont à l’origine de diverses allergies cutanées. De même, le contact de la soie avec les yeux cause de sérieux dommages comme la cataracte ou le glaucome.
Quelques espèces animales souffrent également de la présence des chenilles. Ces mêmes soies urticantes seraient en cause de maladies observées chez les mammifères. Ils présentent des œdèmes au niveau des babines et une nécrose de la langue. Les vomissements sont fréquents dans ces cas-là, et peuvent être fatals pour les victimes.
Les dangers de la chenille processionnaire du chêne
Le cycle de vie de la chenille processionnaire du chêne
La processionnaire du chêne est un lépidoptère. Il s’agit de la larve du papillon Thaumetopoea processionea. De ce fait, son cycle de vie comporte 3 phases distinctes.
D’abord il y a la phase du papillon. Ce sont des petits papillons de nuit qui semblent bien inoffensifs. La période du vol et de l’accouplement se déroule pendant l’été. La femelle dégage une phéromone qui attire les mâles afin de favoriser la continuité de la vie. Le papillon femelle pond ses œufs par centaines et en plaque sur un rameau de chêne.
Les chenilles processionnaires ont un instinct de défense naturel infaillible. Les œufs forment des coques qui résistent aux intempéries et aux fortes chaleurs. Comme une synergie parfaite, ils éclosent en même temps que les bourgeons du chêne. Les actes dévastateurs commencent alors.
Les petites larves de la processionnaire du chêne se nourrissent de bourgeons. Elles se regroupent autour du bouton. Au fil du temps, elles grandissent et se déplacent en procession le long des branches pour trouver de la nourriture. Lors des dernières phases larvaires, elles ne bougent plus beaucoup en attendant la phase nymphale. Elles se regroupent sur les charpentières et les troncs d’arbre.
Puis, les chenilles se créent des cocons de soie. Elles possèdent chacune leur propre enveloppe, même si elles s’entassent entre elles. La chenille se transforme ensuite en chrysalide. Pendant un mois, elles stagnent en attendant la métamorphose en papillon.
La connaissance de ce cycle a permis au technicien de définir la meilleure méthode pour anéantir l’espèce. Les différentes méthodes élaborées ciblent une phase précise de son cycle de vie. Elles permettent soit de contrôler la reproduction, soit d’éteindre la processionnaire du chêne sur le long terme.
Piéger les papillons
La première méthode consiste à piéger et détruire les papillons mâles durant la saison des vols. Les techniciens installent des piègent dans les arbres à une hauteur supérieure à 8 m. Les pièges à papillons renferment des phéromones de synthèse qui simulent les phéromones sexuelles. Cela va attirer les mâles pour faciliter la cueillette.
Vaporiser des phéromones
Il est aussi possible de perturber les papillons avec les phéromones sans les tuer. La substance est vaporisée dans les airs. Les mâles sont dans la confusion et n’arrivent pas à retrouver les femelles avec la phéromone naturelle. Cette méthode permet de réduire les accouplements et de maîtriser la reproduction de l’espèce.
Installer des nichoirs
Si les Thaumetopoea processionea sont des nuisibles redoutables, ils n’en sont pas moins vulnérables. Ils ont des ennemis qui pourront les exterminer de manière naturelle. Les principaux prédateurs des chenilles sont les mésanges et les chauves-souris. Ces animaux s’installent facilement à la vue de nichoirs qui leur sont adaptés. Ainsi, il serait efficace de poser plusieurs nichoirs dans une zone infestée.
Enlever les nids de chenilles
Pour lutter contre la processionnaire du chêne, il est possible d’enlever manuellement les nids. Le technicien pulvérise une solution savonneuse sur le nid pour empêcher l’envol des poils urticants. Puis, à l’aide d’une paire de bâtons, il prélève le nid. Les larves seront détruites par incinération ou par trempage dans un mouillant. Ceci dit, cette pratique requiert une grande vigilance, car le nid est comme une coquille résistante à l’eau et à la chaleur. Il faut vérifier que toutes les chenilles sont bien mortes.
Abattre les arbres
Cette solution semble drastique, mais elle se révèle efficace. Il faut abattre les chênes infestés. Ensuite, il faut procéder à un reboisement plus intelligent en privilégiant les feuillus qui ne reçoivent pas d’insectes nuisibles. Cette méthode est plus rapide que les autres bien que sa réalisation demande plus de budget.
Utiliser un insecticide
La méthode microbiologique consiste à pulvériser une substance bioinsecticide. La préparation contient la bactérie Bacillus thuringiensis kurstaki (Btk) qui détruit les larves du stade L1 à L4. Il faut deux applications pour une efficacité optimale et il faut aussi que toutes les conditions climatiques soient favorables au traitement.
La lutte combinée
Toutes les méthodes précitées s’attaquent à la processionnaire du chêne à différentes périodes de son cycle. Une prise en charge pour un résultat rapide et durable serait plus intéressante en combinant toutes les techniques. Les actions seront réparties durant une année entière. Pendant toute la mise en œuvre, il est impératif d’avoir des équipements de protection pour se protéger des soies urticantes.